Le chat est un
animal qui traîne avec lui la très tenace réputation de pouvoir
vivre heureux seul en appartement, et pourtant ! Le chat n’est
pas une simple peluche, c’est un prédateur. Quelle est donc la
surface de vie idéale ? Quelle liberté peut-on lui accorder ?
Quelles restrictions peut-on lui imposer ? Et lorsqu’il
s’échappe, que devient-il ?

Plus de 9 millions
de chats vivent en France, et tous n’ont pas la possibilité de
courir les fourrés et d’avoir le luxe d’un territoire grand de
75 hectares. C’est la taille moyenne d’un territoire de chat
entier auquel on ne fixe aucune restriction et qui se situe dans
une zone géographique le permettant. La femelle, plus modeste,
se contente de 4 hectares, qu’elle partage avec ses portées de
chatons successives et ses filles, de génération en générations.
Évidemment, ce sont
des valeurs maximum. Ceci se voit surtout dans des zones rurales
où il y a suffisamment de place pour tous les chats de la
région. En cas « d’affluence », c’est à dire quand il y a
beaucoup de chats sur un même espace à partager, les territoires
de chacun se réduisent petit à petit, et l’on se bat griffes
sorties pour conserver tel passage et tel terrier de musaraigne.
En zone périurbaine
(en banlieue pavillonnaire par exemple), la liberté de
mouvements des chats est fonction des rencontres avec les autres
chats. Il faut se faire une place, et un chat laissé libre peut
très bien se retrouver cantonné dans la maison parce que le
jardin est le territoire d’un autre matou qui n’a cure des
convenances et des actes de propriétés établis par les humains.
En zone urbaine, les
rares chats qui ont un accès libre à l’extérieur s’établissent
des lieux de passage de prédilection, perchés le plus souvent,
pour échapper aux voitures et aux piétons maladroits. Ils se
restreignent eux-mêmes le plus souvent aux différents jardinets
des environs, très habiles pour se trouver des coins à leur goût
à l’abri des dangers de la ville.

Les
risques de la liberté |
En ville, le
principal risque que cours votre chat n’est pas – comme on le
pense bien souvent – de se faire écraser par des voitures. En
effet, le chat comprend rapidement le danger que la circulation
représente et évite de se déplacer là où les voitures roulent
vite. Généralement, le danger provient des autres habitations :
votre minou baroudeur risque simplement de s’introduire chez
quelqu’un qui aura laissé une porte ou une fenêtre ouverte et
qui, n’ayant pas vu le chat, l’enfermera pour une période plus
ou moins longue. Les moins chanceux se font piéger dans des
caves où les passages se font rares, les plus chanceux
trouveront logis chez une bonne âme qui se demandera d’où peut
bien venir cet adorable chat qui s’installe chez elle comme s’il
y avait toujours habité !
L’autre risque
réside dans la concurrence : le domaine de vie n’est pas très
grand, et les zones « habitables » pour les chats sont vite
prisées. Les bagarres ne sont pas si fréquentes, car la plupart
des chats citadins sont stérilisés (ce qui réduit
considérablement leur agressivité). Mais l’absence de coups et
de combats n’empêche pas une hiérarchie de s’établir et de se
faire pourchasser et croquer les fesses par plus dominant ou
plus costaud.
En zone
pavillonnaire et en campagne, les risques sont plus
nombreux, mais c’est le prix d’une liberté si chers à nos chers
matous.
En plus des
rencontres malheureuses avec les chats entiers qui ne font guère
de cadeaux aux concurrents, il y a aussi les prédateurs naturels
du chat (renards, belettes, chiens etc.).

Paradoxalement, les
accidents avec les voitures sont plus fréquentes qu’en ville,
car la circulation est moins dense, ce qui pousse le chat a être
moins vigilants et à se laisser paresser sur les routes peu
fréquentées (mais où l’on circule pourtant parfois trop vite !).
Le voisinage est un
autre danger : entre ceux qui disposent des boulettes de viande
empoisonnées pour évincer les renards et ceux qui n’apprécient
pas du tout que votre chat vienne faire ses besoins dans son
jardin (et qui sont capable d’une grande cruauté, il faut le
dire), peu de répit pour votre adorable minou…
Enfin le pire qui
puisse arriver à votre chat, mais qui est tout de même
rarissime, notons-le, c’est le vol : pour peu qu’il soit
très/trop beau et que sa fourrure attire l’œil ou qu’une
personne peu scrupuleuse se l’approprie, et vous voilà privé(e)
de votre compagnon. C’est sans parler des vols odieux qui se
produisent pour fournir en chats cobayes les laboratoires
pharmaceutiques.