L’actualité est riche d’évènements traumatisants de morsures
allant de la blessure légère jusqu’à la mort de la victime
(et du chien).
Oui, les chiens ont des
dents.
Oui, ils s’en servent tous les jours.
Pour manger, pour attraper leurs jouets, pour transporter
leur peluche d’une pièce à l’autre, rapporter un bâton, et
s’ils n’ont pas d’autre solution, pour mordre.
Il est question de 10 à 500 000 morsures selon les sources,
dont 1 à 2 mortelles par an sur les 24 dernières années.
2007 est exceptionnelle dans le mauvais sens.
La loi de 1999 ambitionne l’extinction de certains chiens et
un contrôle précis des autres. S’il paraît de bon sens de
restreindre la détention de chiens utilisés pour le combat
ou pour l’attaque par certaines populations, il est
important de faire la part des choses : les chiens dits
dangereux ne représentent qu’1% du nombre des morsures
totales.
Un regard lucide sur
l’actualité
Qu’ils soient éleveurs, dresseurs, éducateurs,
comportementalistes, toiletteurs, gérants de pensions ou
vétérinaires, les professionnels du chien sont unanimes : il
n’y pas de race de chien prédisposée à la dangerosité.
Malgré le manque d’étude scientifique complète, les quelques
travaux de recherche entamés jusqu’à présent prouvent qu’il
n’y a pas de génétique de l’agressivité. Autrement dit
qu’aucun chien ne naît dangereux, qu’il le devient à la
faveur des expériences qu’il vit ou qu’on lui impose.
Le législateur veut encore
durcir une loi qui était loin d’être parfaite, il y a de
quoi se faire des poils blancs lorsque l’on est un
rottweiler. L’opprobre est jetée sur ces chiens qui n’ont
pourtant de dangereux que le regard que l’on porte sur eux.
Remettre les éléments dans leur contexte
Il est important de comprendre que, dans notre société,
chacun a sa place et doit respecter celle de l’autre. Le
chien doit être civilisé et mentalement stable, son maître
doit en avoir le contrôle dans la rue (maîtrise de la
conduite en laisse, respect de la loi de 1999) et attentif à
la maison (ne jamais laisser seul un enfant avec le chien,
guetter ses signes de nervosité), le passant doit être
responsable (pas de mouvements brusques ou de cris) et les
enfants informés (un chien n’est pas un jouet, il faut le
laisser tranquille lors de ses activités basiques – manger,
dormir, jouer –).
Il est tout à fait exact
que l’on peut tomber sur un chien dérangé psychologiquement
au coin de la rue, et que cet animal pourra être belliqueux.
Comme il est tout à fait possible de croiser un humain
psychopathe une fois dans sa vie. Est-ce pour autant que
nous restons enfermés chez nous ?
Si vous avez un doute au sujet d’un
chien dans votre entourage, n’hésitez pas à le signaler aux
autorités. Le projet de loi en cours d’examen renforcera la
prévention et donnera la possibilité aux autorités locales
de faire procéder à une évaluation comportementale de
l’animal suspect. Il sera alors possible d’être rassuré et
de répondre de manière adéquate aux peurs de chacun.