Adopter un chiot
Quelques notions essentielles à connaître
Par Danièle
Mirat, comportementaliste
www.communicanis.com
Les
conditions de stimulation et développement précoce du
chiot à l’élevage sont très importantes |
Le rôle de
l’éleveur est prépondérant pour le futur bon équilibre
émotionnel et comportemental du chiot. La richesse en
stimulations de toutes sortes au cours des premières semaines de
vie du petit animal, l’initie à aborder sans stress toutes les
situations qu’il sera susceptible de rencontrer plus tard avec
sa famille humaine.
De quotidiennes manipulations douces et attentives des chiots
par les éleveurs (et même d’autres personnes avec d’élémentaires
précautions d’hygiène) les habituent à considérer positivement
l’humain.
Être admis un peu dans les lieux d’habitation de l’éleveur,
enrichit leur répertoire d’expériences précoces et les
familiarise avec l’ambiance de vie humaine.
Pouvoir exercer leur motricité sur des aires de jeux simples
(type toboggan) ou aller tous ensembles avec leur mère faire un
petit tour dans la voiture de l’éleveur, ouvre les chiots à une
confiance future face à la nouveauté.
Cette qualité
de socialisation des chiots est à privilégier pour une prochaine
acquisition, tout autant qu’une bonne qualité sanitaire de
l’élevage.
Il faut
beaucoup de temps et de patience pour faire d'un chiot
un animal bien équilibré |
Un chiot est
réactif, spontané, curieux. De nombreux mois durant, surtout
pour des grandes races de molosses à maturité tardive, il se
montre d’un naturel distrait, maladroit, inconstant et étourdi.
C’est toute la
fougue de sa jeunesse qui a besoin d’être canalisée, pour que le
jeune chien puisse devenir ce compagnon agréable qui sait ce que
l’on attend de lui.
Comment
saura-t-il bien se comporter en famille et en société, sans la
disponibilité et les qualités d’indulgence, d’adresse, de
patience et de constance de ses maîtres ?
Disponibilité : parce qu’un chiot n’apprend rien quand il est
laissé seul et inactif des journées entière !
Adresse : parce que si l’on ne sait pas bien apprendre à son
chiot, il n’en sera pas responsable !
Indulgence et patience : parce que l’on ne peut jamais exiger
d’un jeune chien qu’il fasse bien du premier coup !
Constance : car si l’on n’est pas capable soi-même de cette
qualité, comment l’exiger d’un chien immature et en quête de
repères !
Initier
d’abord la confiance et devenir de parfaits instructeurs, sont
donc les deux premières tâches du nouvel acquéreur d’un chien,
pour que celui-ci puisse apprendre petit à petit à adapter ses
comportements à la vie quotidienne des humains
Y a t-il des races gentilles et des races méchantes ? |
Attention à ce
pas franchi par certains, qui prétendent que « les agressives »
sont surtout les races de molosses.
Tout est une
question d’individus et pas de races. Qu’il y ait davantage de
forts tempéraments dans les races molossoïdes, avec des mâles
plutôt sourcilleux face à d’autres mâles, c’est indéniable. La
possession de tels chiens invite d’ailleurs leurs maîtres (et
bien sûr ceux aussi des plus petites races) à être très avertis
que toutes les étapes du développement de l’animal sont
importantes pour en faire « un gentil » ou pas.
C’est depuis
la qualité du vécu prénatal + une bonne socialisation du chiot
aux espèces canine et humaine chez l’éleveur + une soigneuse
éducation et une bonne communication que l’on façonnera un chien
adulte et équilibré (molosse ou non!).