Alors
décider de faire cohabiter un ou plusieurs enfants avec un
chien ne peut pas se faire dans l’approximation, la hâte
d’un coup de tête ou d’un coup de cœur pour un « gros
nounours » vu dans une vitrine !
L’achat responsable commence en portant son choix sur un
chiot correctement sociabilisé dans ses premières semaines
de vie.
Pour cela
un éleveur sérieux veille (durant la période dite sensible)
aux contacts multiples de ses chiots avec des humains de
tous genres, adultes, ados, enfants en bas âge et bébés.
Cette
familiarisation précoce prépare le petit animal à se montrer
moins craintif à l’approche toujours un peu singulière et
turbulente des enfants, limitant ainsi les risques de
morsures par peur.
Certes, un
chien n’est pas indispensable au bon développement d’un
enfant, mais il contribue à son éveil et son épanouissement.

Jamais un
chien ne trahit l’enfant qui lui confie sa peine ou ses
peurs. Jamais il ne le juge, jamais il ne résiste à son
appel au jeu, c’est ce qui en fait un si précieux compagnon.
Mais une
telle complicité partagée se gagne, en aidant l’enfant à
bâtir une relation basée sur le respect mutuel.
Et c’est
pour prévenir tout accident que les parents ont à apprendre
à l’un, à comprendre l’autre.
Pour
« apprendre l’animal » à l’enfant et « apprendre l’enfant »
à l’animal en toute sécurité, il faut d’abord commencer par
s’informer soi-même, connaître très bien les conduites
sociales canines et savoir comment positionner
relationnellement le chien dans la famille, pour qu’il soit
sous l’autorité incontestée de ses maîtres.
L’idéal
est de commencer l’éducation de l’un avant celle de l’autre.
Offrir par exemple un petit molosse à un très jeune enfant,
relève du trop périlleux tour de force d’apprendre les bases
de la vie sociale aux deux en même temps.
L’un et
l’autre réclament chacun beaucoup trop d’attention et de
disponibilité dans leur jeune âge, pour que cela puisse être
mené de front confortablement.
Accueillir un bébé
quand on a déjà le chien... |
Mais
l’idéal reste d’attendre bébé quand on a déjà bien installé
une harmonieuse cohabitation avec son animal.
Comment un
chien auquel sont offerts au quotidien maints privilèges
de la dominance, pourrait-il ne pas ressentir de frustration
devant le nourrisson, qui pourrait alors être vécu comme un
intrus.

Pour qu’un
chien correctement positionné chez lui dans sa relation soit
d’autant mieux capable de vivre l’arrivée d’un bébé, il faut
d’abord veiller à ne pas changer ses habitudes et ne pas
l’écarter de la relation parents/enfant. Une
diminution des attentions de ses maîtres peut déclencher
chez le chien un désordre émotionnel et comportemental,
une phase dépressive parfois.
Pour son
bon équilibre, il est bon de moins s’en occuper quand bébé
dort, mais de donner les soins au bambin toujours en sa
compagnie. Apprendre à l’animal la promenade en laisse près
de la poussette et ne jamais les laisser seuls sans
surveillance, en pensant que le chien va garder le petit !
Les
avantages psychoaffectifs que l’on peut prévoir pour un
enfant avec un chien à la maison, ne pourront cependant se
déployer que si les parents sont conscients qu’ils ne
devront jamais attendre de l’Un qu’il se charge de l’Autre.
Une mère
débordée par un bébé difficile ne doit pas attendre que la
simple présence d’un chien (ou d’un chiot !!) vienne réguler
les humeurs et comportements du bambin.
A
l’inverse, un couple trop pris professionnellement ne doit
pas attendre de l’enfant qu’il s’occupe de l’éducation et
des soins à donner à l’animal. La
présence de celui-ci engendre les contraintes
journalières de le nourrir, le soigner, l’éduquer, le
toiletter, le sortir plusieurs fois par jour, et ce jusqu’à
la fin de sa vie.
Ces
responsabilités incombent et ne restent toujours qu’à la
charge des parents, même s’ils peuvent déléguer parfois
quelques tâches à l’enfant (vérifiant que tout se passe dans
le respect de l’animal). Charge
pour les parents, d’apprendre très tôt à l’enfant, qu’un
chien est un être vivant avec des besoins vitaux comme
manger, boire et se reposer et qu’il ne doit absolument pas
être dérangé à ces moments là.
Qu’il
éprouve des émotions assez semblables aux nôtres comme la
joie, la colère par exemple. Qu’il peut
être malade et souffrir tout comme nous. Que si
c’est un chiot, il doit faire l’apprentissage de la vie chez
les humains avec la patience, la gentillesse mais aussi (et
surtout avec un molosse) la fermeté de tous, et que les
règles strictes de vie qu’imposent ses parents à l’animal,
doivent être appliquées.
L’enfant
doit cependant être initié à ce que son chien n’est pas
absolument semblable à nous, et qu’il ne va pas réagir comme
un être humain le ferait à sa place. Son
compagnon à 4 pattes est d’une autre espèce que la nôtre et
les parents doivent aider l’enfant à connaître et respecter
ses différences.