Pour comprendre et
accepter, les enfants ont besoin de connaître la vérité.
Selon leur âge, la nature
et la force du lien qui les unissait à leur compagnon, ils peuvent être plus ou
moins troublés ou affectés par sa perte.
La mort est perçue
différemment selon les âges :
Des explications
justes mais simples seront suffisantes pour les plus jeunes jusqu’à environ
6 ans. Pour les petits le « plus jamais » n’existe pas encore et il ne sera
pas véritablement question de deuil pour eux, mais d’expérience de
séparation, de perte qu’il faut veiller à ce qu’elle ne soit pas vécue dans
la solitude. C’est la toute chaude présence rassurante des parents qui leur
permettra de dépasser l’épreuve sans traumatisme.
Les plus grands
poseront de nombreuses questions, inutile cependant d’entrer dans des
détails qui pourraient les choquer. Par contre, répondre avec clarté aux
interrogations fréquentes comme « est-ce qu’il a mal, est-ce qu’il a
froid ? » rassure et apaise le jeune.
Présenter franchement les
faits douloureux ainsi que proposer à l’enfant de voir l’animal mort s’il le
souhaite, n’est pas choquant pour lui comme beaucoup le croient habituellement.
Cela le conduit au contraire à l’acceptation de l’irréversible de cette perte.
De même que l’adulte, il
sera aidé dans son travail de deuil s’il peut ensuite fleurir la tombe de son
animal, ou savoir où sont ses cendres.
Ne pas jeter le silence sur cet évènement
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L’enfant qui perd son
petit compagnon adoré, voit sa souffrance majorée si les parents font silence
sur l’évènement, et ne veulent pas lui laisser vivre la réalité des choses.
Le sentiment de solitude
et d’abandon qui pourrait en résulter, ne ferait que le bloquer dans ce passage
pourtant obligé par la souffrance, qui lui permettrait de rompre progressivement
les liens avec l’animal perdu.
L’enfant qui éprouve de
l’angoisse face à la mort, sera rassuré si vous lui dites que toutes les
maladies ou les blessures n’y mènent pas forcément.
Lui dire que l’on a volé
son chat ou son chien ou bien qu’il est parti… ne le ferait que développer des
scénarii faux et angoissants du genre « il est parti parce que le l’ai disputé,
est-ce qu’il va revenir ? ». Il pourrait se sentir trahi le jour où
inévitablement il apprendra la vérité.
Parce que l’on ne peut
jamais soustraire ses enfants aux épreuves de la vie, il ne sert à rien de
vouloir les abriter de la mort de leur animal chéri. Cette tentative de se
protéger soi-même les empêche de grandir et de se préparer sainement à la vie et
aux pertes inévitables qui la jalonnent.
Il est donc capital que
l’enfant puisse dire sa peine à ses parents, extérioriser ses émotions et se
sentir accompagné dans son chagrin. Il peut le faire d’autant mieux que les
adultes eux-mêmes ne dissimulent pas leur propre peine en lui montrant ainsi
qu’il est normal de l’exprimer.