Marquer et défendre
son territoire dans le règne animal
L'humain est un animal territorial, c'est à dire qu'il défend contre ses
propres congénères et contre d'autres animaux un ou des espaces qu'il investit.
On parle de territoire dans le règne animal sous deux conditions : il doit être
marqué et défendu. Sinon, c'est un domaine de vie,
où l'on cohabite pacifiquement avec d'autres espèces et où l'on y vit.
Les animaux déploient de grandes énergies pour marquer leur territoire :
soit en chantant ou en criant (les oiseaux ou les singes par exemple), soit en
déposant des substances odorantes (phéromones contenues dans des glandes sur les
différentes parties du corps ou dans les urines et selles), soit en faisant des
marques visibles (griffades, destructions, abattages d'arbres, grattement du
sol).
D'autre part, les animaux défendent ce territoire contre leur propres
congénères en se battant le plus souvent. Mais comme la Vie préfère la paix, ils
préfèrent de loin repousser les "concurrents" par des marquages que par des
combats (trop coûteux en énergie et trop dangereux).
Le territoire de
l'humain
L'humain se conduit de la même façon : il s'approprie des espaces : sa
maison, son jardin, sa voiture, son bureau, sa propriété, sa femme, son mari,
ses enfants etc...qu'il tente par de nombreux moyens de marquer : en mettant des
haies, des portes fermées à clés, des barrières, des grillages. Mais il marque
aussi ces territoire en y posant des objets personnels, des symboles (drapeaux,
symboles religieux, dessins) ou bien des écriteaux ("propriété privé", "M.
Durant", "Chien méchant"). Il peut aussi signaler vocalement que ces territoire
lui appartient ("ici, c'es chez moi", "poussez-vous de là, j'y étais").
Partout où nous nous déplaçons, nous nous approprions de nouveaux espaces pour
en faire des territoires : un espace ou l'on va poser sa serviette pour bronzer
(et on fait en sorte de ne pas empiéter sur les "territoires" voisins des autres
serviettes), une place au cours d'une réunion (entre deux pauses ou sur
plusieurs jours de formations par exemple, on tente de garder la même place,
quitte à y laisser des effets personnels pour marquer la place), mais aussi des
chaises dans des jardins publics (on prend parfois deux ou trois chaises
supplémentaire pour y mettre un manteau, un sac etc...).
A l'échelle collective, les territoires sont les pays, que l'on défend contre
les "étrangers" et que l'on cherche aussi parfois à étendre (d'où des invasions
et de trop nombreuses guerres).
La territorialité selon les âges
Ce comportement inhérent à notre espèce (la défense et marquage du territoire)
s'accentue à certains âges de la vie :
- l'enfance (les enfants se battent pour avoir une place précise, ou un objet, un
lieu de la cour, ou pour empêcher leur maman de s'occuper d'autres enfants,
etc...).
-L'adolescence est aussi très encrées dans cette notion de territoire (on
n'entre pas comme on veut dans la chambre d'un adolescent) qui sera marqué de
bien des façons (poster, images d'idoles, dessins, décorations très
personnelles).
- La grande vieillesse voit renaître la notion de défense de territoire.
Dans les maisons de retraites en particuliers, les personnes âgées sont souvent
très attachées à leur chaise ou leur chambre et peuvent en arriver à se disputer
pour un fauteuil...
Accepter et dépasser
cela
Prendre conscience de cette part d'animalité en nous est le premier pas vers
la liberté. En effet, l'espèce humaine est la seule à pouvoir ce
libérer de ce déterminisme animal. Accepter cela puis aller au delà de ces
comportement instinctifs (qui ont leur utilité cela dit) c'est en être en
chemin vers un "renouveau". C'est passer de l'état d'Humain, à l'état
d'Homme. C'est réaliser que rien ne nous appartient vraiment (à la mort,
nous repartirons sans rien, n'est-ce pas ?). C'est donc partager les espaces
sans se les approprier, c'est considérer chaque être comme un frère ou une
soeur contre lequel on ne défend rien mais avec lequel on partage, c'est ne plus voir de différences
entre les pays, les nations, les couleurs de peaux. C'est accepter la
diversité (culturelle, religieuse, artistique...) sans se défendre de la
différence et de L'autre. C'est un idéal vers lequel tend l'humain.